dimanche 1 juin 2008

kimono, la chose qui se porte

Aujourd'hui, je suis allé voir une exposition de kimonos, prêtés par la fondation Bunka Gakuen de Tokyo. Je ne pouvais pas prendre de photo des kimonos exposés donc j'ai pris une vraie fleur pour symboliser l'attention particulière que les Japonais portent à la nature et à ses cycles.

J'ai appris que, comme beaucoup de choses au Japon, le port du kimono est très codifié.

Vous avez bien sûr les motifs et couleurs de saison, en cela, c'est un art qui rend très attentif au détail et aux tendances, un art très mode.

Il y a la longueur des manches, la jeune fille les portera plus longues - lui recouvrant les bras.

Il y a l'occasion : kimono de cérémonie (mariage...), kimono de ville ou kimono de cours. A ces différents styles correspond une codification stricte du nombre et de l'emplacement de l'emblème familial, le kamon. De 1 (centré au dos sous l'encolure) pour le plus simple kimono de ville ou 3, ou 5 (3 au dos, 2 sur les manches devant) pour les vêtements de cérémonie.

Il y a la température : bon c'est vrai qu'avec 30° et 80% d'humidité, il vaut mieux porter un yukata de coton qu'un lourd kimono de soie.

Il y a les âges de la vie : les couleurs sont plus vives et les motifs plus chatoyants et plus fleuris quand on est une jeune fille.

Les plus belles pièces sont souvent du côté des kimonos de cérémonie qui se composent souvent de 3 kimonos différents : un de couleur blanche près de la peau, un rouge par-dessus, et dernier kimono de couleur noir recouvrant les 2 autres. Il y a aussi le kimono qui ne se noue pas au dessus de la taille à l'aide d'une bande de tissu, le obi, et d'une cordelette en soie. Ce type de kimono est le plus orné, les motifs peuvent être de vraies compositions picturales. La technique employée pour décorer les pièces de tissu est souvent mixte : broderie, tissage, peinture sur tissu...

Pour les motifs, la nature n'en manque pas : pin, bambou, fleur de prunier (les 3 porte-bonheur : le pin parce qu'il ne flétrit jamais, la fleur de prunier parce que c'est la première à fleurir...), chrysanthème, fleur de cerisier, paulownia, grue, héron, tortue...etc.

Une caractéristique de ces parures de cérémonie c'est l'asymétrie du dessin d'ensemble qui peut créer parfois un véritable paysage avec sa cohérence ou être parfaitement abstrait.

Le kimono de ville est souvent plus sobre et les motifs de type géométrique, réguliers et répétitifs, y sont souvent tissés ou teints. Cela leur confère à nos yeux une plus grande actualité. Ils sont plus faciles à porter, à la fois plus discrets et moins contraignants.

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mercredi 28 mai 2008

Vert est le secret le mieux gardé de Tokyo


Vert est le pannonceau qui vous y mena.


Verts les arceaux qui vous protégeaient des voitures.


Verte la haie du jardin d'enfant.

Verts le jardin du Musée Teien et du Parc National pour l'étude de la nature, que vous croisâtes sur votre itinéraire au départ de la gare d'Ebisu.


Vert parsemé de tâches roses et blanches aux abords du parking.

Vert le bus qui draine les convives. De nombreux couples s'y marient.

Verte la promenade qui part de l'entrée principale.

Vert le plan qui guida vos pas.

Vert, vert, vert

Romance somnambule

Vert et je te veux vert.

Vent vert. Vertes branches.

Le bateau sur la mer,

le cheval dans la montagne.

L'ombre autour de la ceinture,

elle rêve à son balcon,

chair verte, verts cheveux

avec des yeux d'argent froid.

Vert et je te veux vert.

Dessous la lune gitane,

toutes les choses la regardent

mais elle ne peut pas les voir.

...

Federico García Lorca (1898-1936)

Poème du chant profond / Traduction de Claude Esteban


Le Happoen, le jardin des 8 vues, beau sous tous les angles, est un écrin de verdure entouré d'immeubles huppés du quartier de Shiroganedai et d'une grande salle de réception complétée d'une chapelle pour mariage éclair.



Un ami japonais m'expliquait que les vieilles dames "chic" affectionnent particulièremet le quartier des Shiroganedai. On les appelle les "Shiroganese" comme il y a les "Milanese" en d'autres lieux.

J'aimerais être parfois Shiroganese pour avoir le privilège de me reposer tranquillement installé dans un petit pavillon de thé.


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dimanche 25 mai 2008

Le pays du thé vert - II

Le thé vert fait-il maigrir ?
Au 12ème siècle, Eisai, prêtre Zen, écrivit le Kissa Yojoki, ou Livre du thé, dans lequel il ventait les divers mérites du thé vert, capable, selon lui, d'améliorer le fonctionnement du cerveau, entre autres bienfaits pour la santé du corps et de l'esprit.
Aujourd'hui, nous ne nous préoccupons plus guère de notre cerveau :-), en revanche le moindre kilo en trop est une de nos grandes obsessions et nos médias préférés s'en donnent à coeur joie et à qui mieux mieux - surtout au printemps - pour nous rappeler constamment notre objectif salutaire de chasse aux bourrelets. Et comme nous sommes toujours à la recherche du produit miracle ou du nutriment magique, les marketeurs de thé vert ne se privent pas, eux non plus, de revenir sur les prétendues vertus amincissantes de cette noble boisson. Et la boucle est bouclée.
Bon, ce qu'on peut dire, c'est que le thé vert qui se consomme bien sûr sans sucre est une boisson à zéro calorie, donc elle ne vous fera pas grossir.
Le thé vert a une forte concentration en théine qui n'est autre chose que la caféine. Pour rappel la caféine est un excitant du système nerveux. Il favorise la circulation sanguine.
Il est aussi très vitaminé, notamment en vitamine C, ce qui est encore un argument en sa faveur : surtout si vous n'avez pas envie de dormir !
Enfin, une bonne tasse de thé vert est pleine d'une molécule, la catéchine (également présente dans le vin rouge), dont les propriétés antioxydantes accélèrent soi-disant le métabolisme.
Bref tout ça pourrait laisser penser qu'en buvant du thé vert, on brûle plus de graisse. CQFD le thé vert fait maigrir.
Enfin, aucune étude ne l'a prouvé. Les concentrations de catéchine dans une tasse de thé sont trop faibles pour avoir un effet réellement mesurable dans le cadre d'une consommation normale de thé.
A mon avis, en plus de l'indéniable plaisir lié à sa consommation, c'est surtout ses vertus stimulantes que l'on peut retenir.
Bon thé à tous !

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samedi 24 mai 2008

Shimoda, côté mer


Shimoda, c'est la ville située tout au bout de la péninsule d'Izu qui ferme la baie de Tokyo sur son versant Sud-Ouest - voir plus bas "La danseuse d'Izu".


Shimoda, c'est un port naturel dans une baie protégée de la violence du Pacifique par des îlots.
Des petits monts comme des cônes lui donnent une jolie géographie bosselée.


A la fin du XIXe siècle, au début de l'ère Meiji, c'est à Shimoda que les vaisseaux noirs, kurofune, du Commodore Perry, émissaire américain, ont débarqué, forçant la main aux autochtones pour qu'ils s'ouvrent enfin au commerce avec l'Occident et le reste du monde. L'inénarrable Georges Bush a d'ailleurs commémoré l'événement en 2007 à Shimoda.


Mais le Pacifique se moque bien de la géopolitique ou des accords commerciaux.


Pas de plage de ce côté-ci, il faut s'éloigner de la ville sur de petites routes sinueuses et escarpées pour rejoindre de petites plages agréables à fréquenter.


Et si vous n'aimez pas les plages, pourquoi ne pas succomber à un spectacle de dauphins. Succomber, c'est bien le mot !


Rendez-vous plus tard pour Shimoda côté ville et côté montagne.

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jeudi 22 mai 2008

MATSUMOTO, tome 1 : le château


Matsumoto est une petite ville au pied des Alpes japonaises, à environ 2 h en train de Tokyo au départ de la gare de Shinjuku.


Son château est un des plus photogéniques du Japon.


Dans un agréable parc, entouré de douves, il trône sur fond de montagnes amies.


Derrière les remparts, se trouvent un joli jardin - sans prétention et un "musée" historique sans grand intérêt.


La star, c'est vraiment le bâtiment principal perché au-dessus de l'eau parfaitement calme.


Ce petit pont n'invite-t-il pas à la photo ?



Fin mars, c'est un peu trop tôt pour les cersisiers...mais c'est la fin des prûniers.



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Hello Kitty ambassadrice japonaise du Tourisme


Ce petit personnage a été choisi pour séduire les touristes potentiels (et principalement les touristes asiatiques).
Et vous ?

mercredi 21 mai 2008

Nourriture pour les 4 saisons

Les Japonais accordent beaucoup d’importance aux cycles de la nature et notamment au passage des saisons. Et il est vrai que, tout comme en France, les 4 saisons japonaises sont bien marquées et apportent chacune une raison de se réjouir. A Tokyo, je me rappelle que, durant le trajet d’une vingtaine de minutes qui me menait de ma petite maison perdue dans une ruelle jusqu’à la gare de Nishi Eifuku, j’avais souvent plaisir à observer les changements de la nature. Ce charme que l’on peut trouver dans le passage des saisons, les célèbres cerisiers en fleur du printemps, le flamboiement des érables en automne, le jaune vif des ginkgos au début de l’hiver, les iris en juin…etc., on peut le retrouver dans différentes préparations culinaires qui, tout comme la nature, marquent de leur saveur particulière une saison donnée.

Haru
Commençons bien sûr par le printemps, la renaissance après le sommeil hivernal. Le 3 mars a lieu la fête des petites filles, appelée aussi Hina matsuri – la fête des poupées, ou encore, Momo no sekku – la fête des fleurs de pêchers. A cette occasion, on déguste les sakuramochi, petit dessert que j’apprécie tout particulièrement. Les sakuramochi du Kansai, la région autour d’Osaka à l’ouest de Honshu, sont réputés. Ces desserts sont composés d’une feuille de cerisier à la saveur délicatement salée qui enrobe une boule de riz gluant contenant elle-même une délicieuse portion de pâte de haricot rouge sucrée. Lors de cette fête printanière on expose traditionnellement des poupées en l’honneur des petites filles. Et sur l’autel accueillant ces poupées, on ajoute des fleurs de pêchers et une autre spécialité japonaise : le shirozake – ou saké blanc. La première fois que j’ai goûté à ce type très particulier de saké, c’était à Takayama, la petite bourgade traditionnelle du centre de Honshu (pas très éloignée de Nagoya). Le saké de Takayama est réputé car l’eau des montagnes qui coule là-bas est très pure. Pourtant en ce qui concerne le shiro-zake, ce n’est pas la pureté qu’on remarque au premier abord, car c’est un saké non distillé et il a un aspect laiteux. Il faut secouer un peu la bouteille avant dégustation pour que le dépôt se répartisse bien. La saveur douce amère de ce saké est incomparable et vaut vraiment une dégustation.

Natsu
En été, après avoir visité le temple de Shinshoji à Narita (oui, la ville de Narita vaut la peine qu’on s’y arrête ; et pas seulement pour son aéroport), il faut récupérer et reprendre des forces pour supporter la chaleur humide. Rien de tel alors que les anguilles grillées, unagi. Dans les petites rues commerçantes entre la gare et le temple, il y a d’excellents restaurants qui les préparent devant vous – cœur sensible s’abstenir ! Plus tard dans l’après-midi, une pause fraîcheur s’imposera à nouveau et je vous conseille un kakigori, ou glace pilée. Il s’agit tout simplement d’un pot de glace pilée recouvert d’un sirop (sirop au thé vert, au citron, au melon…). C’est plus frais et moins sucré qu’une glace au lait ou un sorbet. Et on en trouve quasiment partout. En été, on a envie de manger froid : et c’est tout le plaisir de la dégustation des sômen, ces nouilles blanches très fines qu’on peut tremper dans une sauce à base de soja et de gingembre par exemple. Celles de Miwa dans la préfecture de Nara sont très réputées. C’est d’ailleurs à l’époque où Nara était la capitale impériale du Japon que les Japonais ont « importé » les sômen de Chine.

Aki
En automne, on glisse doucement vers la saison froide, mais avant qu'elle ne soit tout à fait installée, la nature japonaise nous offre quelques-uns de ses meilleurs fruits comme les kaki, orange et juteux, les nèfles ou le raisin de Muscat aux énormes grains qu’on épluchera bien sûr comme tout bon Japonais. Vous l’avez compris en automne, j’aime les fruits japonais et j’ajouterai les mandarines, mikan, délicieuses de l’île du Sud – Kyushu, les marrons, kuri, que vous pourrez manger avec du riz – kuri-gohan.

Fuyu
Et voici l’hiver, on va se réchauffer dans les izakaya et se retrouver entre amis autour d’un nabe, ou fondue japonaise. Enfin, le nouvel an, shôgatsu, vous donnera l’occasion non seulement de repartir à zéro mais aussi de goûter au zôni, un bouillon assez clair à base de légume et de mochi, cette boule de pâte de riz qu’il faut se garder d’avaler d’un coup si l’on ne veut pas s’étouffer !

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dimanche 11 mai 2008

Le pays du thé vert - I


Plusieurs régions japonaises sont réputées pour leur plantation de thé : celle d'Uji près de Kyoto ou au sud de l'île de Kyushu, par exemple. Ici, nous sommes sur les collines qui dominent la charmante petite ville de Shizuoka, environ 100 km au Sud-Ouest de Tokyo, tout près de la péninsule d'Izu.


Les observateurs auront peut-être remarqué les petits ventilateurs en haut des piliers métalliques. Ils sont destinés à assécher un peu les feuilles de thé. Shizuoka, entre mer et montagne, bénéficie d'un climat très agréable mais un peu humide (80% d'humidité dans l'air en été...).


On cueille les feuilles des bourgeons les plus élevés, en bout de branche, les plus tendres, les plus jeunes. Elles sont regroupées par trois en haut de tige. Cette récolte minutieuse et éprouvante dans la moiteur environnante garantie les thés de meilleure finesse.


Il y a deux à trois cueillettes par an dans cette région.


En poudre amer et vitaminé en pot, la feuille quasi intacte verte et fraiche en sachet de papier et aluminium...le thé préparé à la japonaise garde toute sa vivacité.


Le boire, c'est bien ; mais le déguster sous forme de glace, dans la pâtisserie, saupoudré sur des boules de pâtes de riz, en milk shake...c'est parfois encore mieux quand on est gourmand !

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